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• Capture de l'article du Dauphiné Libéré - Nathan Bayol Garcia - 23 nov. 2025
Pour des raisons de droit, nous ne reproduisons pas l'article dans son intégralité. Vous pouvez le consulter ici.
⚖️ Centre-village – Épisode 4
• 25/11/2025
Ce que dit le maire… et ce que disent réellement les faits.
Voici le quatrième épisode de notre série consacrée aux irrégularités, aux incohérences et aux zones d’ombre du projet de centre-village.
Le maire a répondu hier, ce lundi 24 novembre 2025 dans le Dauphiné Libéré, à plusieurs de nos analyses (consulter ici : Article Le Dauphiné Libéré).
Aujourd’hui, nous reprenons point par point ses affirmations… et nous les confrontons aux faits, aux documents officiels, et aux textes de loi.
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🗣️ 1. “Ce projet faisait partie de notre programme en 2020”
❌ Faux : les engagements de campagne disaient exactement l’inverse de ce qui a été fait
Ce que dit le maire :
Citation exacte de l’article :
« Ce projet, c’est la mandature 2020-2026. Cela faisait partie de notre programme, c’est attendu aux Contamines depuis 40 ans. Nous ne sommes pas en campagne et il nous reste trois mois de travail. »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
🚫 Les faits : les engagements de 2020 vont strictement à l’opposé
📋 Engagement n°1 du programme “20 engagements pour le mandat 2020–2026”
« 1. Remettre en place une démocratie locale plus participative, plus transparente, respectueuse et innovante. »
📋 Engagement n°2 du programme “20 engagements pour le mandat 2020–2026”
« 2. Organiser une large consultation pour tous les projets qui engagent l’avenir du village, en particulier pour le Centre. »
❌ Engagements non tenus :
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La population n’a jamais été pleinement consultée sur les orientations du projet, le cahier des charges.
-
Elle a été mise sur le fait accompli une fois le choix du promoteur fait.
-
Aucune “large consultation” n’a existé, aucun scénario alternatif n’a été proposé aux habitants.

Source : Synthèse du programme "Ensemble les Contamines", liste des élus actuels.
- https://ensemble.contamines-montjoie.com/synthese-programme-ensemble-les-contamines/
📰 Ce que disait le maire lui-même, juste avant les élections de 2020
Dauphiné Libéré – 13 juin 2020
« Notre projet n’est pas bloqué, explique François Barbier. On viendra avec des scénarios mais c’est la population qui décidera. Le projet d’Étienne Jacquet n’est pas à rejeter en bloc, mais on estime que le bâtiment serait trop haut et gâcherait la vue depuis la place. »
❌ Engagement non tenu :
-
Aucun scénario n’a été présenté aux habitants.
-
La population n’a pas décidé de ce projet.
-
Le projet actuel présente précisément les défauts reprochés à l’époque, en pire : volumétrie excessive, effet de masse, obstruction des vues.
Ce n'est pas un hasard si de nombreux membres de Cocicomo nous ont aidé financièrement pour financer les recours.

Source : Dauphiné Libéré – 13 juin 2020 - Elections municipales
➡️ Conclusion
Présenter aujourd’hui ce projet massif de 3 immeubles comme un “engagement de 2020” est une réécriture totale des faits.
❌ Les engagements 1 et 2 du programme n’ont pas été respectés.
❌ La promesse “c’est la population qui décidera” n’a jamais été tenue.
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🗣️ 2. “Une assurance est souscrite pour garantir l’investisseur”
✅ Déclaration exacte ! Et c’est bien ce qui nous inquiète.
Car le maire oublie de dire... que ce sont les Contaminards qui paient une part importante de cette assurance !
Ce que dit le maire
Citation exacte de l’article :
« Là aussi, François Barbier voit les choses différemment. L’édile affirme qu’une assurance a été souscrite pour garantir l’investisseur si le recours s’avérait être perdu. »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
Les faits (voir sources ci-dessous)
Le 16 octobre 2025, un avenant voté par les élus du conseil municipal révèle :
📌 1,7 million € de surcoûts sur le projet du centre, dont
➡️ 673 238 € à la charge de la commune
Mais le pire est à venir !
📌 Dans ces 700 000 € de surcoûts, la commune, donc les contribuables, financent :
-
29 000 € d’audit (100 % du coût !) pour « garantir » le permis de construire d’un privé,
-
112 547 € (1/3 du coût !) de l’assurance “garantie permis” de l’aménageur privé.
➡️ Les contribuables payent donc 141 547 € d’audit et d’assurance pour garantir le permis d’un grand groupe coté au CAC40.
Oui, vous lisez bien.
Les élus engagent notre argent pour tenter de rendre légal un projet truffé d’irrégularités, contraire à l'intérêt collectif, au bénéfice d’un groupe privé — et d’un projet pourtant massivement rejeté par les habitants.
C'est nous tous : résidents permanents, secondaires, entrepreneurs, contribuables, qui payons pour cela.
Cet avenant a été voté à l’unanimité par TOUS les élus de la majorité actuelle.
Une faute morale sans précédent.
Les élus avaient un choix : garantir un projet privé ou garantir des lits chauds pérennes grâce au classement. Ils ont choisi le permis privé.
Qui sont les investisseurs derrière tout ça ? Il convient de se poser la question.
Pour prouver la véracité inadmissible de ces faits, voici le tableau ci-dessous, issu de l’avenant en question.
Cliquez sur l'image pour zoomer.
Nous vous invitons vivement à parcourir ce document lunaire, ici : Avenant n°1 au traité de concession

Avenant n°1 au Traité de concession relatif à l'aménagement du nouveau centre village. En jaune, le surcoût payé par la commune et en particulier les frais pour garantir un permis de construire privé.
- Document public ici : https://www.mairie-lescontamines.com/media/del2025-126-annexe-approbation-avenant-n1-au-traite-de-concession-projet-centre-village.pdf
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🗣️ 3. “Nous allons bien signer une convention Loi Montagne”
❌ Faux : la loi interdit de signer cette convention sans classement Atout France
Ce que dit le maire
Citation exacte de l’article :
« Une prise de position, une nouvelle fois contestée par le maire du village : “Contrairement à ce qui est dit, nous allons bien signer une convention loi Montagne. Nous donnons la priorité aux lits chauds et les exploitants auront une obligation à garder cette activité sur les 30 prochaines années.” »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
❌ Pourquoi la “convention lits chauds” promise par le maire est impossible
Pour qu’une commune signe une convention “Loi Montagne”, il faut une résidence de tourisme. Or, en droit, une résidence de tourisme n’existe que si elle est classée Atout France (art. D. 321-1 du Code du tourisme) :
« La résidence de tourisme est un établissement commercial d'hébergement classé [...] »

Site internet officiel Légifrance :
- https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022450804
👉 Sans classement = aucune résidence de tourisme = aucune convention possible.
Le mémoire en défense de la commune confirme d’ailleurs que le projet n’est pas classé, tout en affirmant avec une étonnante légèreté qu’il le serait “plus tard”.
Ce qui nous a permis de rappeler la doctrine en matière de droit de l’urbanisme : « La signature de la convention est préalable à toute autorisation d’urbanisme. »
Aucune convention n’a été signée. Normal : elle ne peut pas l’être.
Le juge des référés ne se prononçant pas sur le fond, nous attendons désormais avec impatience la date de jugement au tribunal administratif de Grenoble et travaillons désormais sur un recours au pénal.
➡️ Car le maire affirme quelque chose que le droit rend impossible.
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🗣️ 4. “Le concept vise les jeunes du Tour du Mont-Blanc à 30 € la nuit”
Ce que dit le maire
Citation exacte de l’article :
« On aurait pu faire un 4 étoiles “classique” et obtenir un classement Atout France sans problème mais nous avons choisi de faire quelque chose qui pourra fonctionner le plus possible toute l’année avec un positionnement accessible pour les jeunes qui font le tour du Mont-Blanc par exemple à 30 euros la nuit. »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
❌ Pas de Plan B…
✅ Notre centre-village mérite un Plan A !
Car ce projet représente :
-
3 bâtiments massifs,
-
325 lits en autonomie économique (excepté pour les remontées mécaniques…),
-
un déficit de stationnement de 90 places (Épisode 3),
-
des résidences secondaires non garanties en lits chauds (Épisode 2),
-
un risque de revente à la découpe (Épisode 2),
-
des impacts majeurs sur les espaces publics et la circulation.
💸 Et… déjà 4 149 028 € engagés pour la commune… pour un projet privé !
À ce stade, les dépenses (réalisées ou programmées) se décomposent ainsi (et ce n’est pas terminé) :
-
925 790 € — Acquisition foncière de la maison Grange (au sud du parking actuel)
✔️ Dépense déjà effectuée.
-
2 550 000 € — Montant dû à l’aménageur pour les équipements publics
➡️ Paiement prévu à la livraison du projet.
-
673 238 € — Surcoûts pour la commune (avenant n°1)
✔️ 141 547 € déjà payés (assurance du promoteur, voir ci-dessus)
➡️ 531 691 € restants à régler à la livraison.
-
? € — Travaux d’aménagement de la mairie
(déménagement des services au rez-de-chaussée, réaménagement complet des étages)
⚠️ Aucune information publique, aucun chiffre communiqué : opacité totale.
Tout cela pour un public certes sympathique — les jeunes du Tour du Mont-Blanc — mais :
-
à faible dépense,
-
présent très brièvement,
-
générant très peu de retombées pour les commerces locaux.
Difficile de parler d’un “bénéfice économique” pour le village.

Acquisition maison et terrains Grange - Procès-verbal du conseil d’administration - Séance du 13 octobre 2023 - Établissement public foncier de Haute-Savoie (EPF 74)

Brochure de la commune et de l’aménageur
- Section “chiffrage” : https://www.mairie-lescontamines.com/media/web-brochure_centre-village_8pages_02-2024_print.pdf
Pour rappel : même si nous ne partagions pas totalement le projet porté par l’ancienne municipalité, celui-ci était aussi un projet privé, mais moins haut, moins long, et il rapportait pourtant
1 600 000 € à la commune, au lieu de coûter (a minima) les
4 149 028 € déjà engagés par nos élus actuels.
Sachant qu'il reposait sur une résidence de tourisme et un hôtel classés Atout France (4 étoiles), permettant — contrairement au projet actuel — la signature d’une véritable convention Loi Montagne.
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🗣️ 5. “Les travaux commenceront le plus tôt possible”
Ce que dit le maire
Citation exacte de l’article :
« Comme annoncé lors du conseil municipal du 16 octobre dernier, la majorité actuelle “fera tout pour lancer les travaux le plus tôt possible.” »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
✅ Vrai. Les travaux peuvent commencer… mais ils ne commencent pas. Pourquoi ?
Le maire l’affirme : « Le projet n’est pas bloqué », puis les travaux débuteront « le plus tôt possible ».
Et c’est vrai : le référé a été rejeté, le juge n’a pas ordonné l’arrêt du chantier.
Sur le plan légal, rien n’empêche donc la commune et l'aménageur de lancer les travaux immédiatement.
Alors une question s’impose :
👉 Si tout est si simple, pourquoi “le plus tôt possible” n’est toujours pas aujourd’hui ?
❗ Ils n’ont toujours pas la maîtrise foncière
Pour démarrer un chantier, il faut être propriétaire ou mandataire de l’ensemble des terrains concernés.
Or, à ce jour :
-
Les parcelles d’une indivision ne sont pas maîtrisées ;
-
Les parcelles appartenant au Département ne sont pas maîtrisées ;
-
Le lotissement Gruz, juridiquement, n’est toujours pas régularisé.
➡️ Tant que ces points, le dernier en particulier, ne sont pas réglés, le chantier ne peut matériellement pas commencer, même si le juge n’a pas suspendu le permis.
Bref : le dossier n’est pas sécurisé, contrairement à ce que laisse entendre la communication officielle.
Tous ces éléments démontrent exactement l’inverse de ce que le maire suggère.
Notre recours sur le fond est solide, documenté, et crédible. Comme l’a prouvé le permis modificatif visant à détourner certains blocages, et comme l’a d’ailleurs souligné… le journaliste lui-même hier, qui rectifie immédiatement les affirmations trop optimistes du maire :
Citation exacte de l’article :
« Du côté de la mairie, François Barbier, l’édile contaminard, ne peut cacher sa satisfaction : “C’est évidemment une décision positive pour nous. Ce référé était strictement basé sur qui a été déposé en amont. Cela prouve que notre projet est solide et qu’il n’y avait pas de raison de l’arrêt urgemment. Nous n’avons pas encore de date pour le jugement sur le recours mais nous l’attendons fermement.” Si François Barbier voit cette première victoire comme une conséquence sur le fond, il faudra être plus mesuré. En effet, l’ordonnance rendue en référé n’a pas l’autorité de la chose jugée. Elle ne lie pas le tribunal qui est, ou qui sera ultérieurement saisi du fond. »
- Article Dauphiné Libéré - 23 nov. 2025
Cela fera l’objet du prochain épisode, où nous vous expliquerons tout en détail — de manière sourcée et factuelle, comme à notre habitude.
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📌 Rappel des épisodes précédents
Épisode 1 — Le projet n’est pas classé : des résidences secondaires qui seront des lits froids.
Épisode 2 — La mairie avantage le promoteur : suspicion de fraude.
Épisode 3 — 90 places de stationnement manquantes : la mort des commerces du village.
Épisode 4 — Les arguments du maire confrontés aux faits (vous êtes ici).
Au fil des décennies, de nombreux projets ont été avancés pour notre centre-village. Mais jamais un projet n’avait à ce point manqué de rigueur et de vision d’avenir.
Aucun autre n’avait cumulé autant d’imprécisions ni montré une cohérence stratégique aussi défaillante.
Les élections de mars 2026 seront déterminantes pour repartir sur des bases solides, afin de reprendre en main l’avenir de notre centre-village.
Merci à tous pour votre soutien et vos encouragements.
Les membres de l'association
Un Horizon pour Les Contamines